En 2022, l’Écomusée du Perche fêtera ses 50 ans. Retour sur une aventure née en 1972 de la détermination de percherons attachés à la sauvegarde et à la transmission des traditions et savoir-faire de leur région.
Un musée pour protéger et faire revivre le passé
Selon le dictionnaire Larousse, « Les écomusées ont pour but de préserver ou de reconstituer sur les lieux mêmes des bâtiments, des types d’activités dont le passage du temps nous a coupés depuis un ou deux siècles, parfois à peine quelques décennies ». Une définition qui fait parfaitement écho au projet de création du Musée d’Arts et Traditions Populaires du Perche tel que le présentait Armand Gouyon, un de ses fondateurs, le 31 octobre 1971, sept mois avant l’ouverture du musée le 1er juillet 1972 : «Les esprits de tous âges sont troublés et inquiets. Tout ce qui est vieux est périmé, on détruit, on brûle, on vend les témoins de ce passé récent dont se servaient quotidiennement nos ancêtres. Ce passé que la jeune génération ignore souvent, notre association des Amis du Perche a voulu le faire revivre et lui donner un abri».
Ce sont en effet les Amis du Perche, une société percheronne d’histoire, art et environnement, et en particulier Jean Massiot, le fils du fondateur, qui sont à l’origine du projet, aux côtés d’Armand Gouyon, qui lui se désespérait de voir sous ses fenêtres la magnifique église du prieuré de Sainte-Gauburge, à l’abandon et presque en ruine. D’une pierre deux coups donc en faisant le choix d’implanter le musée des objets et outils de la vie quotidienne rurale du Perche dans les murs de Sainte-Gauburge : « Donner un cadre à ces souvenirs du passé par l’ampleur de l’architecture du lieu, leur conférera un titre d’éternité ».
Du Musée des Arts et Traditions populaires à l’Écomusée
Peu à peu le musée se développe. En juin 1978 a lieu la première grande exposition à thème annuel, « Le Moyen-Âge dans le Perche », qui contribue grandement au développement de la notoriété et de la fréquentation du musée. En 1984, un nouveau bâtiment, aménagé par l’architecte Michel Quitté, est inauguré. Il accueille l’exposition permanente. En échange, l’église prieurale accueille les expositions temporaires. En 1985, les Amis du Perche confient la gestion de la structure au Comité départemental de la culture du département de l’Orne. En 1994, le musée est géré directement par le conseil général de l’Orne. Et en 2000, il prend le nom d’écomusée du Perche.
Aujourd’hui le musée propose une collection permanente de témoignages, objets et documents qui retracent l’histoire de l’agriculture, de l’artisanat et de la vie domestique du Perche du XIXe siècle aux années 1960. Le musée organise également des expositions temporaires avec des créateurs et artistes invités, des démonstrations, stages et ateliers sur les savoir-faire traditionnels (apiculture, construction, clôtures végétales, jardinage…), des fêtes et manifestations visant à découvrir le patrimoine culturel et naturel percheron d’hier, d’aujourd’hui et son futur, et à échanger avec les acteurs de la vie économique et culturelle du Perche. Sans oublier la boutique qui vend des produits régionaux.
Un musée très dynamique et vivant donc, qui fêtera cette année son cinquantenaire avec une programmation particulièrement attractive. Point d’orgue, le 1er mai, jour de la Sainte-Gauburge, où l’Écomusée organisera une journée anniversaire avec une table ronde en compagnie des Amis du Perche pour évoquer les débuts du musée.